Dans l'édition tarnaise de La Dépêche du Midi du 13 avril 2001, André
Magne évoquait ses souvenirs de la période au cours de laquelle il fut
instituteur à Montirat, au milieu des années 1930.
Né en 1914, il est nommé à Montirat au retour de son service militaire,
avec celle qui va devenir son épouse : « Je me rappelle que le conseil
municipal était très embêté, se souvient-il. Ils n'avaient qu'un seul
logement à nous proposer. Cela a été un grand soulagement pour eux quand
nous leur avons appris que nous allions nous marier dans dix jours. » Le
maire de la commune lui demande, en 1938, d'exercer les fonctions de
secrétaire de mairie, un travail interrompu par sa mobilisation en août
1939. André Magne est alors affecté en arrière de la ligne des Vosges.
Il est fait prisonnier près d'Abbeville, dans la Somme ; mais il
parvient à s'échapper à l'entrée de Lille.
De retour à Montirat, il reprend ses activités :
« À l'époque la vie était difficile avec les restrictions du
ravitaillement. Avec l'occupation du sud par les Allemands, il y a eu
les réquisitions de vivres et c'est là qu'il a fallu que tout le monde
se débrouille. Au mois de mars 1943, ils ont imposé le service du
travail obligatoire en Allemagne. Beaucoup de jeunes se sont réfugiés
dans les campagnes. Avec l'abbé Vedel, on permettait aux jeunes d'avoir
un point de chute.
« Et puis, il y a eu les réfugiés juifs qui étaient pourchassés dans les
villes et qui ne savaient pas où aller. A Montirat, nous avons accueilli
un médecin professeur en pédiatrie et sa famille, le docteur Wolf. Il
était de Strasbourg. Je lui ai trouvé un logement et je lui ai fourni
une fausse carté d'identité. J'étais bien placé à la mairie. Je
regardais l'état civil et je donnais l'identité de quelqu'un de décédé.
Monsieur Wolf est devenu Monsieur Luc. Mais il fallait que je sois
méfiant. Il pouvait y avoir des brebis galeuses qui se glissent
là-dedans pour me piéger. »
A la fin de la guerre, André Magne est nommé à Saint-Juéry, à l'école des Avalats : il en fut le directeur de 1947 à 1959, avec son épouse comme adjointe, avant d'être nommé à l'école René Rouquier et directeur
du CEG - Collège d'Enseignement Général - de Saint-Juéry à sa création.
Passionné de cinéma, il réalisa au début des années 1950 un petit film sur la vie et les jeux des enfants de sa classe.
André Magne est décédé en 2006 : une des deux salles de l'ancienne école des Avalats porte son nom.
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