Nous reproduisons ci-dessous l'article d'Edmond-Jacky Cathala publié il y a 12 ans sur Entre Viaur et Candour.
Photo E.-J.C. :Antoine et Josette Péru, à la retraite à Mirandol
Merci à Edmond-Jacky Cathala, auteur du texte ci-dessous concernant une personnalité bien connue à Montirat et dans les communes du Ségala.
Antoine Péru, médecin généraliste, a exercé pendant plusieurs décennies à Mirandol, le village d’Aurélie, sa grand-mère paternelle fille du cordonnier Guittard, cousine des Guibbert de la Bourdarié.
Après des études primaires et secondaires (de la 11ème à la terminale au lycée Lapérouse), il désirait être professeur d’histoire et de géographie, mais la volonté familiale en décida autrement (*) et il se retrouva étudiant à la faculté de médecine de Montpellier. Après avoir prêté le serment d’Hippocrate, il effectue des remplacements à St-Chély- d’Apcher (Lozère), Alban, Villeneuve-sur-Tarn, Mirandol… interrompus par les obligations militaires commencées en Algérie et terminées à Mont-Louis (66). Il s’installe à Mirandol en 1958 succédant au Dr Hezbrun, heureux de se retrouver dans une région familière où, enfant il passait toutes ses vacances notamment au Pont de Cirou ou à Lagarde-Viaur, terrains de jeux, de baignades ou de parties de pêche.
Il a très longtemps exercé seul, 7 jours sur 7, avec des horaires lourds s’octroyant rarement de courtes périodes de repos. « Médecin de campagne, un vrai bonheur pour moi, amoureux de la nature, imprégné de l’histoire de ce pays mais ce n’était pas une vie facile pour mon épouse Josette et mes enfants. Il m’arrivait d’abandonner ma voiture et d’effectuer la fin du trajet à pied. Les premières années, j’assurais les accouchements à domicile ». Non sans nostalgie, il évoque toutes ces années passées à battre cette campagne à des heures impossibles, à partir au pied levé soulager les souffrances et peut-être les consciences, assumer un rôle de confident. Son territoire était très vaste, il couvrait les communes de Mirandol, Montirat, Pampelonne, Trévien, Laparrouquial, Le Ségur, Monestiés, St-Christophe, Narthoux, Almayrac, Ste-Gemme, Jouqueviel …; il en connaît parfaitement la géographie, l’histoire et surtout l’histoire humaine. « On rentre dans les familles, on connaît toutes les vies ». Il fut à un moment sollicité pour des fonctions électives par des ténors politiques locaux. « Cela me valut deux bons repas et au dernier, entre la poire et le fromage, je leur fis comprendre que j’avais mes idées, que je tenais à conserver mon indépendance et que mon métier prenait tout mon temps ». Médecin de campagne n’est pas une sinécure et il aura du mal à trouver un associé pour faire face à la charge croissante de travail. A la retraite depuis plus de 20 ans, personnage et mémoire vivante du Mirandolais, il lui arrive de repartir sur les routes retrouver des paysages connus et de rencontrer d’anciens patients qui n’ont pas oublié le Dr Péru.
E.-J.C.
* Fils de Gérard et Sylvie Péru. Gérard Péru , décédé en 1951, cadre à la Banque Populaire d’Albi était aussi écrivain, auteur de plusieurs ouvrages écrits pendant l’Occupation
(Le mas des chèvres, tiré à plus de 90 000 exemplaires, Le mariage de Lapérouse, Vues sur Loire, Contes à Véronique).
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